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CONFERENCE MAURICE VAÏSSE SILA 2012

Entretient avec l’Historien Maurice Vaïsse

Bel et précieux ouvrage surtout sur l'histoire commune algéro-française et dont un éditeur algérien a eu l'ingénieuse idée d'acheter les droits d'auteur et le publier en Algérie pour en faire profiter le lectorat algérien (Alem El Kalem). Il s'agit de Vers la paix en Algérie. Les négociations d'Evian dans les archives diplomatiques françaises 15 janvier 1961-29 juin 29. Maurice Vaïsse est vice-président de la Commission de publication des documents diplomatiques, professeur des universités à l'Institut d'études politiques de Paris. Invité du Sila, il a présenté son ouvrage vendredi dernier devant un public bien curieux...

L'Expression: Dans votre conférence vous avez parlé de pourquoi et comment et dans quel objectif les accords d'Evian. Dans votre livre vous évoquez dans ces documents «les vicissitudes et difficultés de la négociation franco-algérienne». Dans quelle mesure ces documents sont inédits donc ?

Maurice Vaïsse : J'ai été chargé par le ministère des Affaires étrangères de publier les documents diplomatiques français et c'est à ce titre que j'ai proposé cette publication qui a été approuvée et je suis heureux qu'un éditeur algérien ait pris les choses en main pour publier une édition algérienne en français et bientôt une autre en langue arabe.

C'est la publication d'archives c'est-à-dire de documents qui ne sont pas faits pour être rendus publics sauf que s'il y a des chercheurs qui veulent faire de l'histoire, qu'ils se rendent dans les fonds d'archives publics et si ces archives existent ils peuvent faire leur travail grâce à cela.

Par conséquent mon rôle au ministère des Affaires étrangères consiste à publier certaines de ces archives, pas toutes sinon ce serait trop. En 2002, il y a plus de dix ans, j'avais proposé au ministère des Affaires étrangères de faire la publication particulière de ce qui avait trait aux négociations des accords d'Evian, car il me semblait que c'était important. On était au quarantième anniversaire. Un éditeur algérien a eu la très bonne idée cette année de reprendre cela dans une édition algérienne.

Il s'agit par conséquent d'archives qui sont publiées dans le but de mettre à la disposition du public des documents qui sont théoriquement inédits et qui ne sont pas très consultables de façon facile... Le caractère extraordinaire de ce volume c'est de donner, pas à pas, tout le long des négociations d'Evian qui ont duré du 20 mai 1961 au 19 mars 1962, pratiquement tous les procès-verbaux, ce qu'on appelle les verbatims de ces échanges entre Français et Algériens qui ont été si difficiles pour obtenir le cessez-le-feu le 19 mars 1962.

Du côté français et algérien on souhaitait aboutir à la paix. Il fallait pour cela se mettre autour d'une table, négocié, discuter, etc. et par conséquent il y avait beaucoup de questions à régler dont celle liée au sort de la population européenne d’Algérie qui était très importante sur le plan démographique. Il s'agissait aussi de déterminer quel était le sort du Sahara algérien et celui de l'exploitation pétrolière française au Sahara.

Tout ça à partir du moment où le général de Gaulle a l'idée de faire que l'Algérie devienne indépendante. Se poser dès lors un tas de questions auxquelles il fallait répondre sur le plan international, sur le plan civil français, sur le plan juridique et par conséquent il était absolument nécessaire qu'un dialogue se fasse. Un dialogue parfois extrêmement précis sur tout ce qui allait arriver à partir du moment où ce ne serait plus l'autorité française mais une autre autorité qui serait là en Algérie.

De Gaulle avait émis une condition pour nous donner la liberté, à savoir contre quelques années supplémentaires pour continuer à faire des essais nucléaires dans le Sud de l' Algérie...

Il s'agissait de laisser à la France la disposition d'un certain nombre de bases pour: soit des opérations nucléaires, soit pour l'exploitation spatiale, soit pour l'exploitation du pétrole. Les négociations étaient organisées avec des délégués du Gouvernement provisoire de la République algérienne que, cependant, le général de Gaulle ne reconnaissait pas mais elles auront lieu entre une délégation française conduite par Louis Joxe et une délégation algérienne menée par Krim Belkacem.

Dans ce livre on retrouve également une postface rédigée par Charles-Robert Ageron, historien de l'Algérie coloniale qui explique ou décortique la politique de coopération de la France et la «bonne volonté» de Charles de Gaulle en ce sens...

Oui, ce livre contient différentes choses. D'une part, un avant-propos que j'ai écrit pour expliquer tout cela, d'autre part, une chronologie extrêmement précise, puis les documents eux-mêmes qui constituent l'essentiel. Ensuite, il y a les postfaces d'un historien français très connu, reconnu et de renom qui est effectivement Charles-Robert Ageron sur la politique française envers l'Algérie entre 1962 et 1969.

Ce livre-là a-t-il été lu par les officiels algériens et approuvé ?

Je n'en sais rien mais peut-être que maintenant cela va être le cas car je viens de signer un livre pour un des ministres du gouvernement, celui de la Communication (Belaïd Mohand Saïd ndlr).

Vous-aviez dit il y a peu de temps que c'était une partie des archives qui a été publiée. Avez-vous établi donc une sélection et fait un choix dans ce sens ?

Il n'y a aucun choix. Il y a simplement le fait qu'à un certain moment, il n'y a pas eu de procès-verbaux qui ont été faits pour des raisons multiples. Ces procès-verbaux n'existent pas. S'il y avait eu ces procès-verbaux, s'il y avait plus de textes encore je les aurai publiés. J'ai publié tout ce qui était disponible.

Vous venez de faire un grand effort de mémoire concernant la période coloniale aujourd'hui, mais comment expliquez-vous encore cette chape de plomb qui pèse sur l'accès à nos archives et les difficultés de les ouvrir outre-mer... (près de 600 tonnes d'archives ont été transférées vers la France en 1962, Ndlr) ?

Tout ce que nous pouvons espérer c'est de donner justement au gouvernement algérien l'idée d'ouvrir les archives algériennes. Cela ce sont les négociations du point de vue français mais s'il y a de tels textes du côté algérien, ça serait bien de les avoir aussi, ne serait-ce que pour comparer.

Source : L'Expression



maurice veisse









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