Présentez-vous.
Je m’appelle René Guiton. Je suis écrivain et, en même temps, un écrivain militant. Un écrivain qui est attaché à l’humain avant tout, avant même mes livres. Je veux dire par là que c’est parce que je suis attaché à l’humain que je me suis mis à écrire. Et tous mes livres sont porteurs d’une raison qui touche à l’humanisme. Aussi bien que lorsque j’aborde les questions religieuses que quand je donne la parole à d’autres.
De quelle façon ?
Dans Lettres à Dieu, j’ai invité de nombreuses personnes (laïques, philosophes, mathématiciens, musulmans, catholiques, orthodoxes…) au fur à mesure de mes rencontres à écrire une lettre ouverte à Dieu. Je leur demandais de dire ce qu’ils avaient vraiment au fond du cœur sans tenir compte des codes de la religion. Ça a donné un livre mosaïque. Très complémentaire. Et le lecteur voit à travers ses adresses à Dieu finalement le souci de tous les hommes qui sont réunis dans ce livre et qui reflète le souci des hommes en générale. Quand j’écris autour du « Le Prince de Dieu » (Ibrahim pour les musulmans, Abraham pour les catholiques…), j’ai choisi d’étudier la symbolique d’Abraham à travers les trois religions (musulmane, chrétienne et juive) pour montrer et démontrer que ces trois religions ont de commun. Abraham est une figure unificatrice. Il est témoignage d’amour, d’unicité, de compréhension des hommes… Il est tellement important que je me suis attaché à ce personnage en rapport avec Dieu. Il faut penser que nous sommes une seule et une immense humanité.
Il y a dans vos livres une quête de vérité.
Mes livres s’inscrivent effectivement dans cette quête de vérité. Parce que très souvent, et malheureusement, et de plus en plus avec la vie médiatiques, les messages sont colporter sans vérification, sans vérité. Il y a une perversité. L’information est distordue. Et on se retrouve finalement très loin de la vérité des faits. Et ça porte atteinte aux gens. C’est pour ça que je m’attache à la vérité. Car la vérité est la plus belle qualité de l’homme lorsqu’il peut être pur, lorsqu’on s’y attache le plus possible. Mais heureusement qu’il existe le mensonge. Donc il faut simplement réduire un peu cette portion du mensonge vers une quête de vérité.
Pourquoi êtes-vous un écrivain militant ?
Pour la cause des hommes. Pour que les hommes s’entendent.
Qu’en est-il des hommes aujourd’hui ?
Elle est tellement immense cette question. Il y a en effets des conflits qui sont sous-jacents, où des hommes utilisent des croyances, la faiblesse des autres pour des actes politiques pour des actes, en tous les cas, disproportionnés. Il y a ceux qui provoquent et il y a ceux qui répondent à cette provocation. Le problème est qu’on ne sait plus où est l’œuf et la poule, c’est-à-dire on ne sait plus qui a commencé. Le problème, c’est que maintenant on ne sait pas qui a commencé. On est dedans, et on a ce spectacle terrible. A chaque fois, une provocation déclenche des réactions. Mais d’un autre côté, cette attitude de ceux qui créent les réactions encourage les provocateurs. Il ne faut pas tomber dans ces pièges. Il se trouve que ces pièges s’étendent de plus en plus, et c’est tellement facile d’y tomber.
Y a-t-il l’espoir d’éviter le choc des civilisations ?
Moi j’y crois. Parce que l’énorme majorité pense dans ce sens. On est dans une époque où les médias ont, bien sûr, un phénomène d’entrainement. Ils entrainent l’esprit d’agression. Mais d’un autre côté, c’est aussi un avantage parce qu’ils véhiculent la pensée. Et ça permet également de faire passer ces messages dans le monde entier. Je pense que les hommes sont lucides pour se dire méfions-nous, défions-nous des provocateurs, et l’énorme majorité a envie de vivre en paix, paisiblement. Je crois à l’alliance des civilisations, mais pas au choc des civilisations.
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